Ayez pitié… De moi…
Chapitre 3
Attends, mais qu’est-ce qui vient de se passer, là ???! Qu’est-ce qu’elle a dit ? Un homme qui aime les hommes ? Mais qu’est-ce qui lui a fait penser que j’étais gay, bordel ???! Je rêve, ce n’est pas possible, il n’y a pas d’autres explications, c’est forcément une blague, car ce n’est pas possible autrement.
Bon sang, on vient à peine de se rencontrer, alors comment peut-elle en déduire que je suis gay, merde ???!
Et là, il ne m’en faut pas plus pour comprendre ce qui a pu se passer… Baptiste ! Je suis certain que tout ça, c’est à cause de cet…
Contrarié, je décide d’aller faire un tour dehors, histoire de me calmer et pour récupérer ma valise dans la voiture.
J’en profiterai également pour appeler cet… Ce soi-disant ami !
À l’extérieur de la maison, j’opte direct pour l’appel, au cas où… je déverrouille les portes afin de m’installer confortablement sur le siège.
Prenant une grande inspiration, je sors mon portable de la poche de mon pantalon, pour joindre Baptiste qui décroche tout de suite à la première sonnerie, comme s’il l’attendait.
-Salut, Sam, alors, comment ça s’est passé, raconte-moi tout ! me dit-il, une impatience et un sourire dans la voix.
-Et si toi, tu commençais par me dire pourquoi ce Morgan, qui est en réalité une femme, pense que je suis gay !?
Un petit silence s’installe avant qu’il ne réponde, hésitant :
-Euh… Je ne comprends pas… Sérieux, c’est une femme ? Et elle te croit gay ?
-Te fout pas d’moi, tu sais très bien de quoi je parle, ça s’entend ! le préviens-je.
-Bon, d’accord, je l’admets. Mais pour ma défense, je voulais te donner toutes les chances d’être pris pour ce job. Je voulais t’aider, moi, c’est tout. se défend-il.
-Bah tiens, tu fais bien d’en parler, tu m’as fait postuler pour quel genre de taf, toi ? Non, pour éviter que tu ne me sortes encore des bobards, envoie-moi l’annonce, tout de suite.
Quelques minutes passent, avant que je n’entende et sente mon téléphone vibrer et biper.
Je mets l’appel en hautparleur et consulte le message.
[ Bonjour, je me présente, Morgane, jeune écrivaine, à la recherche d’une sorte d’assistant/muse pour l’aider dans l’écriture de son prochain roman érotique « 14 façons de le rendre fou ».
Pour ce travail, j’ai besoin d’un homme charismatique, sérieux, sachant jouer le jeu sans dépasser les limites, qui sera libre de pouvoir venir vivre chez moi, durant deux semaines, afin d’expérimenter ces 14 manières.
Il faudra également qu’il sache se contrôler, car même si ce sont des moments très érotiques, rien de sexuel n’arrivera entre lui et moi. Il ne faudra surtout pas l’oublier.
En ce qui concerne la rémunération, vous serez logé, nourri, une certaine somme pourra être définie lors des entretiens par mail et pour finir, vous recevrez gratuitement, le roman édité, publié et dédicacé.
Si vous pensez correspondre au profil que je recherche, faites-moi parvenir votre candidature à l’adresse mail suivante : Morgane.auteur@gmail.com.
Au plaisir de pouvoir collaborer avec l’un de vous et d’offrir à mes lecteurs, un recueil des plus excitants.
Morgane, ]
Complètement abasourdi, j’en perds mes mots. Je suis sous le choc. Comment cet abruti a pu m’inscrire pour une chose aussi dingue !?
Comment est-ce que moi, je peux rester de marbre face à une beauté envoûtante, qui passera son temps à me faire subir mille et une tortures des plus excitantes, alors que je suis loin d’être gay et que je reviens d’une mission de six mois et de deux semaines sur base sans n’avoir eu aucun rapport sexuel !
C’est pas possible, il se fout de moi, là ! Je ne vais jamais y arriver, c’est mort !
-Putain, mais tu te fous de ma gueule, t’es un bel enfoiré, toi !!!
-Mais non, t’exagère. Tu vas voir, tu vas y arriver les doigts dans le nez, tellement que tu ne verras même pas le temps passer. m’assure-t-il.
-Non, mais t’es sérieux, tu sais à quoi elle ressemble déjà ? Bon sang, cette femme, c’est une bombe, de la dynamite, au point qu’elle ferait des ravages n’importe où. Et je ne te parle même pas de la scène durant laquelle je l’ai aperçu en train de sucer son vibro avant de se masturber avec ou quand elle m’a embrassé, se mettant à califourchon sur moi !
-Attends, quoi ? Elle s’est caressée devant toi ? Et elle t’a embrassé ? Putain, t’as une chance de cocu ! Merde, pardon, ce n’était pas la bonne expression vu ce qui s’est passé… essaie-t-il maladroitement de se rattraper face à la gaffe.
-C’est bon, ne t’excuse pas pour ça, c’est du passé. J’ai tourné la page durant la mission, quand elle m’a plaqué pour un autre. Elle ne vaut pas la peine que je me rende malade.
-Ouais, t’as raison, elle ne te méritait pas, cette fille. Et maintenant, t’en as trouvé une autre et qui sait…
-Bah oui, vu qu’elle pense que je suis gay, t’as raison, j’ai vraiment toutes mes chances avec elle. T’en as d’autres, des conneries du genre ? Et en plus, si je lui avoue, elle risque de penser que j’ai menti exprès pour avoir le poste ! Putain, tu m’as foutu dans une sacrée merde. T’es fier de toi, enfoiré ?
-Pour être honnête, un peu, oui. J’avais envie de te changer les idées après ce qui s’est passé. Et j’avoue, j’aurais aimé voir ta tête quand elle t’a sorti que tu étais gay ! Se moque-t-il à mes dépens.
-Oui, vas-y, rigole bien, car à mon retour, t’es mort !
-Roh… tu dis ça, mais je sais que tu m’aimes, mon ami. me dit-il en riant, avant de poursuivre. Allez, je vais aller rejoindre ma femme qui m’attend. Je te souhaite bonne chance pour ces deux semaines !
Sur ces paroles, il raccroche, me laissant là, seul, dans cette situation qu’il a provoquée.
Bon sang, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire, moi ?
Me laissant tomber en arrière sur mon siège, je plaque mes mains sur ma tête, tout en lâchant un profond soupir, essayant de me vider la tête quelques instants…
C’est après, je dirai, une dizaine de minutes que je me décide enfin à sortir de la voiture, pour aller jusqu’au coffre et en sortir ma valise.
Je me retourne pour faire face à la grande maison de la tentation, prends une grande inspiration, avant d’avancer en direction de ce champ de bataille, que je ne suis pas certain de pouvoir remporter.
À l’intérieur de celle-ci, je monte les escaliers et me dirige vers ma chambre. Lorsque je m’apprête à franchir le pas de la porte, quelque chose attire mon attention. Une lumière tamisée qui vient d’une des pièces avoisinantes.
J’ignore pourquoi, mais je ne peux m’empêcher de m’en approcher.
Deux portes après la mienne, un entrebâillement me permet de voir une pièce éclairée par des bougies que l’on a disposées, dans plusieurs photophores suspendus au plafond, laissant planer dans l’air, une belle odeur de fruits rouges.
Le peu que je peux voir, offre une ambiance romantique à souhait. Mais au-delà de ça, il y a ce grand miroir, là-bas, au fond de la pièce, qui captive mon regard.
À travers lui, j’aperçois Morgane, debout, près de son lit qui fait face à des placards encastrés. Elle entreprend de se déshabiller, commençant par détacher lentement d’une main, sa ceinture attachée au dos, qu’elle laisse tomber au sol.
Elle écarte ensuite les pans de sa robe, qu’elle laisse glisser le long de son corps, le découvrant entièrement à ma vue.
La voici maintenant les seins nus, un shorty semi-transparent orné d’une jolie dentelle florale rouge, posée en relief sur un fond de tulle graphique noir, ses bas noirs et rouges que j’apercevais tout à l’heure, ainsi que ses hauts talons rouges.
Ainsi offerte, elle est délicieusement divine…
Posant un pied sur son lit, penchée en avant, elle défait une de ses sandales, puis fait doucement glisser son bas, le long de sa jambe.
Incapable de détacher mes yeux de cette scène si sensuelle, je la vois répéter les mêmes mouvements gracieux, pour l’autre côté.
Je déglutis, lorsqu’elle descend son shorty, se retrouvant entièrement nue… Pour se faufiler sous le drap en satin rouge qui recouvre son lit.
C’est avec cette magnifique scène dans la tête, que je retourne dans ma chambre, me change, prêt à aller la rejoindre dans mes rêves.
Installé dans mon lit, vêtu d’un simple caleçon, je ferme les yeux, me remémorant tout ce qui s’est passé depuis que je suis arrivé ici.
Alors que le sommeil est sur le point de m’emporter, des sons me parviennent… Essayant de me concentrer dessus, je me rends compte qu’il s’agit de vibration mêlée à des gémissements et des soupirs.
Putain, elle se caresse encore !
Décidément, la nuit va être longue, très longue et je ne parle même pas de ces deux semaines à venir.
Bon dieu, mais achevez-moi tout de suite…
Ayez pitié… De moi… Chapitre 4