Choisis-moi… Chapitre 11
Alors qu’elle se dirige en direction de la cuisine, je prends quelques minutes pour digérer sa belle vengeance qui, je l’avoue, était bien méritée.
Quel idiot, c’était tellement prévisible après le coup que je lui ai fait et je n’ai rien vu venir. Malgré tout, même si je me suis fait avoir en beauté, je ne peux contenir ce sourire niais de s’afficher sur mon visage.
Il ne me faut que quelques minutes avant que je ne me décide à aller la rejoindre. Je me lève, referme mon pantalon avant d’y aller.
En arrivant, je me retrouve devant ma belle partenaire, toujours en tenue d’Eve, qui enfile un petit tablier.
Je m’approche instantanément, attrape les lanières que j’attache pour elle, avant de poser mes mains sur ses hanches et de déposer un tendre baiser au niveau de son cou.
Positionné contre elle, je cale mon menton sur son épaule gauche tandis qu’elle s’affaire à préparer le repas.
Sans que je m’en rende compte, un soupir de bien-être s’échappe de moi. Je ne saurai me souvenir de la dernière fois que je me suis senti aussi bien avec une femme… Aussi détendu…
En fait, en y réfléchissant bien, je crois qu’il n’y en a eu aucun depuis cet incident qui a bien failli détruire ma vie, il y a sept ans.
Je ferme les yeux, inspire et expire un bon coup avant de balayer ses souvenirs afin qu’ils ne viennent pas polluer cet agréable instant.
-Ian ? m’appelle Aylie, me sortant ainsi de mes pensées.
-Oui, Aylie ? lui répondis-je.
-Est-ce que… je pourrais te… poser une question, s’il te plaît ? me demande-t-elle, hésitante.
-Oui, vas-y, je t’écoute.
Silence. Curieux qu’elle ne la pose pas, je m’éloigne un peu d’elle afin de pouvoir l’observer de côté.
Je remarque qu’elle ne bouge plus, elle est comme perdue dans ses pensées. Appréhende-t-elle ?
Me voici intrigué. De quel genre de question pouvait-il bien s’agir pour qu’elle hésite ?
-Je… J’aimerais savoir… Pourquoi, malgré ce qui se passe actuellement entre nous, tu refuses toujours… D’aller jusqu’au bout avec moi ? Est-ce réellement parce que je suis vierge ? Ou est-ce parce qu’il y a quelque chose chez moi qui te déplais ? Peut-être que tu ne me trouves pas assez attirante ? Je suis désolée de te poser la question, mais je n’arrive pas à comprendre. Je t’avoue que cela me perturbe, donc j’aimerais savoir… Est-ce moi le problème ? me questionne-t-elle la tête baissée.
Je m’écarte d’elle, la retourne face à moi. La tête toujours penchée vers le bas, elle n’ose pas me regarder, peut-être par peur de ce qu’elle pourrait lire dans mon regard.
À cet instant, je la trouve tellement attendrissante… à tel point que je me retiens de la prendre dans mes bras pour m’y serrer et la rassurer.
Lui redressant lentement la tête, je lui adresse un tendre sourire avant de l’emmener avec moi dans le salon pour que nous puissions nous poser tranquillement.
Confortablement installés, c’est maintenant à mon tour d’appréhender ce qui va suivre.
Tandis qu’elle se touche nerveusement les mains et les doigts, j’hésite entre lui dire la vérité ou trouver une alternative qui ne serait pas totalement un mensonge.
C’est pendant ma réflexion intérieure qu’elle se décide à tourner la tête dans ma direction en plongeant sur moi, un regard rempli d’appréhension qui me supplie silencieusement de la soulager.
-Aylie, si je ne vais pas jusqu’au bout avec toi, ce n’est en aucun cas ta faute. Tu es sublime et je pense que mon corps t’a plusieurs fois prouvé à quel point tu es désirable.
La première raison pour laquelle je refuse de te posséder, c’est parce que tu es encore innocente. Pour moi, à mes yeux, je pense que la première fois, il faut l’offrir à la personne que l’on aime sincèrement. Je ne veux pas que tu t’offres à moi à cause de ce que l’on ressent lorsque l’on est ensemble.
Après tout, tu as dit toi-même que ce que l’on fait, c’est pour t’aider dans ton écriture.
Alors, je ne pense pas que ce soit une raison valable pour perdre ta virginité avec moi. Tu finirais par le regretter un jour, et ce n’est pas ce que je souhaite.
Je m’arrête quelques minutes afin d’attendre une réaction de sa part à ce que je viens de lui dire.
-Je comprends et j’approuve totalement ta raison, mais ce que je ne comprends pas, c’est que n’importe quel homme à ta place aurait craqué, que je sois vierge ou non. Alors pourquoi ou qu’est-ce qui te permet de ne pas le faire ?
Je vois bien que tu en meures d’envie, mais tu refuses d’aller plus loin, et cela, peu importe que je te pousse à franchir le pas.
Explique-moi s’il te plaît… j’aimerais comprendre… te comprendre…
Bon sang, je ne vais pas pouvoir y échapper. Je vais devoir lui en parler… j’aurais préféré ne pas le faire, encore moins au début de notre rencontre, mais je crois que je n’ai plus le choix et je refuse de lui mentir.
J’inspire, expire avant de me lancer.
-Bien… Étant donné que tu tiens à savoir je vais être honnête avec toi.
Il y a environ sept ans, il s’est passé un événement qui a fait que par la suite, j’ai tout fait pour éviter toute relation avec une femme, que ce soit amoureuse ou physique.
Depuis, je n’ai pas été capable de fréquenter de femmes, ni d’avoir d’aventure. Tu es la première depuis bien longtemps, en fait…
-Que s’est-il passé, il y a sept ans, pour que tu en viennes à prendre ce genre de décision ? Me demande-t-elle, avant d’insister en voyant que je ne réagis pas. Ian ? Qu’est-il arrivé, à cette période ?
Envahi par une immense peur, je baisse la tête, n’osant pas défier son regard lorsque je lui annoncerai. Je suis terrifié… je ne veux pas l’effrayer, ni la dégoûter…
-Il y a sept ans… j’ai été arrêté pour agression sexuelle sur une étudiante et camarade de mon université…
…
